Pourquoi faire confiance à vos salariés peut transformer votre entreprise ?
- Tania DA CUNHA FARIA
- 22 nov. 2024
- 4 min de lecture
Dernière mise à jour : 17 févr.
La confiance, un levier sous-estimé
De nombreux défis traversent aujourd’hui le monde professionnel : inclusion, diversité, innovation ou encore transition écologique. Et face à ces enjeux, les entreprises cherchent souvent des solutions directes, pragmatiques, mesurables. Mais une question essentielle reste trop peu posée : fait-on assez confiance à l’intelligence de nos équipes ?
Parce qu’au-delà des process, des formations ou des outils, il existe une autre voie : celle de l’émotion, de la réflexion, et d’un pari audacieux sur les capacités de chacun à intégrer, transformer et agir.
Entre pragmatisme et inspiration : trouver le juste équilibre
Quand il s’agit de répondre à des problématiques concrètes, les approches directes sont indispensables. Par exemple, face à la question du handicap, former des équipes à remplir un dossier RQTH ou à adapter les postes de travail est évidemment crucial.
Mais ces solutions pragmatiques ont leurs limites. Elles répondent au “comment”, mais rarement au “pourquoi”. Or, changer un regard, déconstruire un a priori, susciter une vraie prise de conscience nécessite souvent une approche complémentaire, plus subtile, et parfois même délibérément indirecte.
Bien sûr, il ne s’agit pas de dire que les solutions pragmatiques doivent disparaître. Former les collaborateurs aux aspects techniques ou réglementaires reste essentiel.
Mais cette formation peut être complétée par une autre dimension, plus humaine et inspirante. Les deux approches ne s’opposent pas : elles se renforcent mutuellement.
Le pragmatisme apporte des outils immédiats.
L’inspiration ouvre des horizons, change les mentalités et nourrit une réflexion de fond.
Les salariés n’ont pas besoin qu’on leur dicte quoi penser. Ils ont besoin d’être exposés à des idées, et de pouvoir en tirer leurs propres enseignements.
Le pouvoir des histoires et des rencontres humaines
Prenons l’exemple de la sensibilisation au handicap. Un atelier technique peut expliquer comment appliquer les bonnes pratiques, mais cela suffit-il à changer les mentalités ? À dépasser les idées reçues ou les a priori inconscients ? Probablement pas.
C’est là que l’approche indirecte, centrée sur l’émotion et la réflexion, trouve tout son sens.
Rencontrer une jeune femme comme Rose Paynel, devenue sourde à l’adolescence et qui en a fait une force, c’est ouvrir une porte sur une autre manière de voir le handicap. Par son parcours, elle ne fait pas de théorie ; elle raconte, elle touche, elle inspire. Et c’est cette émotion, bien plus qu’un tableau ou une checklist, qui peut marquer les esprits durablement.
Ce type d’approche repose sur un postulat : les salariés n’ont pas besoin qu’on leur dicte quoi penser. Ils ont besoin d’être exposés à des histoires, à des idées, et de pouvoir en tirer leurs propres enseignements.

La confiance comme point d’ancrage
Cette manière de sensibiliser implique une chose fondamentale : faire confiance.
Confiance dans la capacité des équipes à écouter, à réfléchir, à s’émouvoir.
Confiance dans leur intelligence à relier ces enseignements à leur quotidien, professionnel comme personnel.
Confiance dans leur aptitude à transformer ce qu’ils ont ressenti en actions concrètes, sans avoir besoin de tout encadrer ou baliser.
Faire confiance, ce n’est pas abandonner les solutions pragmatiques. C’est leur ajouter une autre dimension, plus humaine et plus profonde, qui permet de construire des changements durables.
Un impact indirect et puissant
Certains diront que cette approche est difficilement mesurable, et ils auront raison. L’impact de ce type de sensibilisation ne se traduit pas immédiatement en chiffres ou en cases cochées.
Mais c’est précisément ce qui en fait la force. Une histoire entendue, une rencontre marquante, un moment de réflexion peut transformer doucement une manière de penser, un comportement ou même une dynamique d’équipe. Et cette transformation, bien que diffuse, peut avoir des répercussions profondes sur la culture d’entreprise.
Par exemple, après avoir écouté l’histoire de Rose, un salarié pourrait :
Réfléchir autrement à l’inclusion au sein de son équipe.
Être plus à l’écoute des besoins spécifiques de ses collègues.
Proposer des initiatives innovantes pour favoriser un environnement inclusif.
Et peut-être même nuancer son regard sur les réseaux sociaux, mais ça c’est ce qu’on appelle, les bénéfices collatéraux… 🙂
Ces transformations ne se mesurent pas en cases cochées ou en KPIs, mais elles façonnent la culture d’entreprise sur le long terme. Elles contribuent à créer un environnement plus ouvert, plus humain, et donc plus performant.

Entreprise et culture générale : un pari gagnant
Faire confiance à l’intelligence de ses équipes, c’est aussi leur offrir un accès à des sources d’inspiration inattendues. Investir dans la culture générale et les savoirs, c’est enrichir les individus, les rendre plus agiles intellectuellement, plus ouverts, plus curieux.
Une entreprise audacieuse est celle qui ose sortir du cadre strictement professionnel pour exposer ses salariés à des idées nouvelles. Pas pour les distraire, mais pour les élever. Parce que des salariés enrichis dans leur esprit sont aussi des salariés plus engagés, plus innovants et plus capables de répondre aux défis complexes d’aujourd’hui.
Oser un nouveau regard
Et si la prochaine étape pour votre entreprise était d’oser la confiance ?Confiance en vos collaborateurs.trices, en leur capacité à s’approprier ce qu’ils découvrent et à l’intégrer, à leur manière, dans leur quotidien professionnel.
Entre pragmatisme et inspiration, il existe une voie qui ne s’impose pas, mais qui infuse. Une voie qui transforme en douceur, et qui repose sur une idée simple mais puissante : faire confiance à l’intelligence humaine.